Monday, March 1, 2010
Talk Talk
Talk Talk - Laughing Stock [1991] UK
>>Here<<
While writing up my last post I was listening to this album for the 20th time.
That's maybe the time it took me to think that it deserves to be shared here.
As usual, this is not dancy music, but what I would classify as emotional music as well as atmospherical.
An album that grows into you with time, like most of the albums I upload actually.
You gotta give some music a chance before giving a verdict, which means listening, listening and listening again.
It is a hard exercise I'm not gonna lie, but that's how I discovered some of my favorite music, my favorite bands.
Music I like the most is the one that necessites time to get into because of its density and depth.
The best part of it is that you can listen to those albums a thousand times and always find something new to focus on, some new atmospheres or even realizing how much music can convey emotions.
That's what makes music great I think.
By the way, listening to music with headphones is always a greater experience.
For the Frenchies :)
--> une admirable chronique:
Une émulsion d'air pur et de fumées. Un état d'équilibre miracle, en perpétuelle variation. On y voit plus loin que l'horizon et pourtant on est dans le brouillard, dans le flou indistinct comme une lande dans la brume. Aérée à outrance, distillée à l'extrême, la pop a fini par disparaître dans le silence, désagrégée à force d'étirement dans l'éther immobile; la douceur harmonique et ses lueurs bienveillantes laissent désormais la place aux mélodies biaisées, aux dessins arides; une beauté plus obscure, fuyante et difficile; l'esprit du paradis laissent désormais la place aux tensions étouffées; une route plus sinueuse, un pas plus incertain. Le silence est partout, et partout déchiré. Le ciel est nuageux. L'impact soudain d'un accord de dobro qui éclate dans la nuit sonore, et l'orgue, qui tremble au loin. Puis c'est un éveil douloureux de trompettes, venues du vide, et dont les notes étirées s'amplifient et s'accumulent en tendant l'atmosphère à sa limite élastique... jusqu'à la rupture. Ce sont de longues minutes entre le vide et l'infini, où l'espace gigantesque qui sépare chaque bouton de guitare laisse entendre la silhouette, l'ombre, l'écho loin et somnolent d'une harmonie cachée. La batterie est de retour. Lointaine, fantôme, jazz et ternaire, diffusant ses cymbales comme un nuage de fumée, syncopant sa caisse claire perdue dans la franchise acoustique. C'est trois notes de piano, qu'éloignent plusieurs secondes, posées avec lenteur en une mélodie sourde qui semble involontaire, avant que peu à peu, sous le liant du temps qui passe, par l'assise d'harmonies délicates des voiles d'orgue qui s'installent, à la lueur des nuances et des détours étranges, la pièce ne la révèle d'une beauté aveuglante, intime et étrangère. Talk Talk a pourtant bel et bien pris le risque invraisemblable de rompre l'équilibre, et la nature constante du premier chapitre : il va clore son travail au fin fond du sommeil par un album mobile, contrasté et changeant; une ultime et terminale exploration du silence et du temps harmonique où la voix toujours étrange de Mark Hollis se promène et s'égare comme n'importe quel autre instrument, et où les tranquillités les plus belles côtoient les violences faites au calme; une musique aussi profondément curative que singulièrement blessante. "Myrrhman", ou l'attente... dans le ciel atonal d'un accord de guitare et d'une trompette endormie, dans la tension latente du cuivre et d'un alto dont les deux notes tirées confrontent leur différence... l'attente, immobilisée dans la disparition totale du rythme, le temps dissout. "Ascension day" ou l'inconfort, sans cesse interrogé par son rythme, privé de paix par ses angles dissonants, sa mélodie oblique et sa guitare tranchante, ses irruptions soudaines et la marche prédatrice d'une contrebasse secrète. "After the flood" ou la contemplation; la toute beauté des nuages, la langueur nostalgique; un orgue rose crépuscule et dont la vibration nous transporte et nous berce comme un tapis volant durant les dix minutes d'un voyage en plein ciel. La beauté retenue des effets harmoniques déclenchés en plein vol d'un accord de guitare, la douceur dynamique et sa constance paisible, tenue par une batterie tranquille et bienveillante; la profondeur sérieuse que la mélancolie dicte au jeu des accords. "Taphead" ou la tristesse, logée dans le silence; dévoilant son visage dans le souffle sans espoir d'une trompette fatiguée, surgissant sans prévenir; la tristesse simple et calme qui dépose trop lentement ses notes sur la guitare. Puis vient l'élévation, le plaisir du sublime, le bonheur des belles choses, "New grass" le merveilleux, l'astral, l'Edenien. Plus pleines et colorées, les harmonies s'y épanouissent dans les textures multiples des orgues et harmonium, constituant un tapis d'humeurs rassérénées, profondes et émouvantes, sous l'impulsion diaphane d'un guitare vagabonde et heureuse. Et peu à peu, l'air va se raréfier, le piano commencer de tomber en gouttelettes attendues, la batterie va s'asseoir, la guitare se suspendre sur deux notes... puis tout va s'éteindre... Puis "Runeii"... "Runeii", ou le départ... ou l'attente, à nouveau... (dimanche 5 avril 2009)
De Sheer-khan,
source: http://www.gutsofdarkness.com/ (excellent)
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I couldn't agree more concerning what an exprience it is to listen to that kinda music with headphones.
ReplyDeleteIm glad you noticed that it's quite unbelievable how much more than the "outer surface" there is to listen to!
ReplyDeletebeau texte :)
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